MANZ. 15. 0016.H [Postillato] Milano, Biblioteca Nazionale Braidense
Mais si un classique s’en était servi, je ne vois pas pourquoi l’auteur ne pourrait pas dire «Comme ce nom est une grande autorité, à fort juste titre, et que peu de personnes ont écrit plus purement que l’auteur de cette phrase, il n’est pas inutile de dire aux jeunes gens et aux étrangers qu’elle est extrèmement mauvaise» comme il a dit pag. 34 à propos d’<u> ami avec </u> et de Voltaire. Sont-ce les classiques, ou est-ce un classique, ou qu’est-ce qui <u> consacre </u> un mot, une locution ? Voila sur quoi il faut d’abord se fixer. Il est curieux de voir cette hésitation ou plutôt cette contradiction sur le principe même de la langue, qui embrouille si bien les affaires de la langue ital.e, il est de<..> curieux de la voir dans les idées d’un français de beaucoup d’esprit
Quels sont les gens qui parlent bien? Et qu’est-ce qui fait qu’ils parlent bien? C’est a qu’il faut dire une fois, et s’y tenir toujour.
C’est à dire qu’il ne se trouve qu’une fois dans les livres latins qui nous restent, ou plutôt dans ceux où l’auteur s’est souvenu de l’avoir rencontré. Car Forcellini l’a rencontré dans Accius, Cicéron, Cornelius Nepos et Vitruve.
Il est certain, oserai-je dire, qu’il faut choisir entre les différentes manières d’orthographier un mot: bien entendu qu’il faut aussi avoir une bonne raison pour choisir, et que cette raison doit être la même qui décide pour tout le reste. L’auteur dit (pa.60) «notre orthogrphe est ridicule; il faut au moins qu’elle soit uniforme.» et il entend, uniforme dans tous les dérivés d’un même mot. A plus fort raison dans un seul et même mot.
Si Calepin a dit cela, il n’a fait que dénaturer arbitrairement la remarque de Servius et de Donat, qui disent que ce mot c’est pris d’abord pour désigner la grêle parce qu’elle brise et abât les <u> calami </u> ou <u> culmi </u>, c’est à dire la blé en tige. Cette étymologie est consignée dans le grand Lexicon de Forcellini.
du grec Cauma étymologie proposé et rendue fort vraisemblable par Muratori: Ant. It. , Disc. 33°
<u> Carminatif </u> dérive de <u> Carmen </u>, carde, dont les latins avaient dérivé <u> carminare </u>, carder. Et l’idée qu’il indique n’est pas d’adoucissement, mais de nettoiement; [parole cancellate] car , comme le dit le Diction. de MMrs Nodier et Verger, il se dit de certains medicamens qui ont la vertu d’expulser les vents dans la cavité de l’estomac et des intestins.
Quoi! Le mot corbeille vient de ce que l’on se servait de cet ustensile; pour porter ou envoyer quelque chose à Corbeil? Elle est fort celle-là par example. Et <u> Corbis </u> mot latin qui signifie corbeille? et son diminutif <u> Corbula </u>?
Tant mieux, puisqu’il en a un autre, à lui tout seul. Pourquoi serait-il plus précis justement là ou il peut faire equivoque?
On pourrait trouver cela juste, si l’on savait ce qui donne à un mot le droit de cité, ce que l’auteur ne dit jamais; et même il le dit de plusieurs choses, ce qui équivaut à ne pas le dire, plus la contradiction.
Expirer est dans la cathegorie de quelques autres, dont le participe passé exprime l’action accomplie. Ex né, mort, passé
On dit, je crois: Paris n’est pas tenable, l’été: dirait-on: Paris est tenable, l’hiver? Au reste, si je ne me trompe, <u> cela s’explique </u> en observant que l’on dit: <u> cela s’explique </u>, ce qui rend inutile le mot: <u> explicable </u>
C’est le participe actif de forfaire dont le participe passif, devenu substantif est forfait. Ce mot ne peut être dérobé à l’italien dans le sens de hableur, puisque en italien il conserve la signification etymologique.
[E]n le cas très rare, ou il n’y a seulement qu’une pétale latéral … cas que Mr. Link a très-bien distingué , en donnant à ces fleurs le nom d’<u> unipétales </u>, nom qui, quoique contraire aux règles de la grammaire, puisque il est formé du latin et du grec, pourrait être adopté, afin d’éviter de donner un sens nouveau à un mot (monopétale) anciennement admis. De Candolle, Théorie Élém. De la Botanique, pag. 128
Etiam sparsos de se in curia famosos libellos nec expavit nec magna cura redarguit. Aug. 55. Est-ce simplement des brochures qui ont fait du bruit? Et puis, n’y a-t il que Suétone qui ait employé cette locution ? Et le titre de liv. 46 du Digeste : De injuriis et libellis famosis ?
La langue peut donc consacrer ce qui serait vicieux selon l’étymologie. Et c’est par consequént absurde de proposer l’étymologie comme règle de la langue: ce que l’auteur fait à chaque rapport.
Il me semble que <u> main </u> ici est attaché à la locution: <u> se rencontrer sous la main </u>, qui est appliqué à l’oiseu, tout comme on dit, je crois, <u> en tirer pied ou aile </u>, parlent de quelque chose même qui n’aie ni pied ni aile.
Il n’y est rien, car il n’y est pas, non plus que <u> vi </u>: <u> più che voi non pensate </u>. Au reste c’est dans l’une est dans l’autre langue une figure grammaticale assez connue: <u> ne </u> est négatif dans la locution franc. comme <u> non </u> dans la locution ital. Mais il y a perdu la signification pour une syllepse. C’est comme <U> je craine que vous [pensez] </u> V. Dumarsais, et Grammaire des Gramm. pag. 1046 et Corticelli, qui l’appelle non ripieno.
L’auteur voudrait-il que l’usage de ces écrivains soit règle? Assurément non. Pourquoi l’oppose-t-il donc à celui qu’il appèle l’usage tout-court, c’est-à-dire l’usage par excellence?
Il faudrait donc ne plus dire: <u> atroce, atrocité, affecteux </u>, on dira <u> atrocement, affect </u>, et <u> sexcenta alia ejusdem generis </u>.
Sait-on si la bonne compagnie accepta la décision de l’abbé d’O. ou l’abbé d’Ol fonda la décision sur l’usage de la bonne compagnie? Je croirais plus volontiers le second, car l’abbé d’Ol. connaissait plus la bonne compagnie, que celle-ci ne consultait les décisions de l’académie.
Comme si quitter un mot et en prendre un autre était aussi facile à un peuple fort entier, qu’il est facile à un homme d’en faire la proposition. Demandez à l’usage pourquoi il conserve! C’est qu’il vit de conservation. On ne dit plus <u> six-vingts </u>, <u> quinze-vingts </u> parce que très probablement on avait déjà <u> cent-dix </u> et <u> troiscent </u> et l’on n’avait qu’à quitter ; dans l’autre cas, il faudrait prendre aussi, c’est-à-dire changer, ce qui est autre – mot difficile que de laisser simplement tomber des mots ou d’en adopter de nouveaux
Le Dictionnaire ne doit pas chercer ce qui s’est tres-bien dit, mais ce qui se dit. C’est ce que l’auteur dira lui-même en d’autres terms au mot Rage.
Pour ça oui: mais ce n’est pas l’ouvrage d’un seul homme; et il n’est pas aisé d’en trouver plusieurs qui s’accordent à faire un travail, long, pénible, couteux même, et dont il n’y a pas même à espérer cette gloire sècondaire qu’obtient celui qui achève tout seul un ouvrage de ce genre -
On exprime simplement un fait: on ne laisse pas cette croyance aux paysans; on marque par un mot qu’ils sont les seuls qui la gardent
S’il y était, l’auteur aurait pu mettre en marge la note d’improbation patois; comme il fait, pour exemple à <u> dérocher </u>, pag. 135
Le peuple n’a pas besoin ici de l’autorité de Malherbe; c’est Malherbe qui a fait comme le peuple de son temps en faisant poison féminin. Tout le monde sait qu’il vent de potio. Au reste un exemple ne prouverait jamais que la langue du peuple n’a peut-être point de locution etc. Il ne prouverait que pour cette locution-là.
Mais Le Brun n’a pas prétendu que cela fut extraordinaire par rapport à l’étymologie, mais bien par rapport à l’usage, selon laquel se précipiter n’est pas simplement <u> avoir la tête la première </u> mais à l’avoir en bas en tombant.
Tout comme <u> concevoir </u>: <u> cum se videre </u>. C’est évidemment rappeler à l’esprit, <u> rammentarsi </u>. Les mots s’expliquent par l’acception et non par l’étymologie. Dans celui-ci puis c’est merveille comme <u> ram </u> expliquait ou rendait: <u> chose </u>.
Il me semble avoir entendu dire qu’Alcibiade disait quelque chose de semblable à propos de Socrate. Peut-être l’avait-il pris de Voltaire.
Cela signifie: elle l’est si généralement, qu’elle doit l’être toujours. C’est dans ces cas, que les exceptions sont des fautes.
Les dictionnaires disent bien quand ils disent comme tout le monde. Si l’on voulait prendre tout ce qui, pour une raison quelconque, peut paraitre mieux à quelqu’un, on aurait le dictionnaire de Babel. Il est drôle d’avoir trois mots qui valent mieux qu’un pour exprimer une seule chose.
Sans compter que dans <u> perire </u> n’est pas une terminaison, mais un verbe, ainsi que dans <u> exire </u>, <u> abire </u>.
Zamberlucco. Sorta di veste orlata per lo più da’ Turchi e da’ Greci. Vocab. Della Crusca. Pourquoi avant d’écrire <u> n’a … que </u>, ne pas consulter un dictionnaire italien?