MANZ. 15. 0016.H [Postillato] Milano, Biblioteca Nazionale Braidense
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La postilla è cancellata e resa illeggibile con sovrascrizioni a penna
Luogo dell'opera: lemma Papa
Termine o passo postillato: Ce mot et beaucoup d’autres appartiennent à la série des premières articulations de l’enfance. Ils ne sont d’abord qu’une émission vague, incertaine, sans objet, qu’on nous accoutume peu à peu à faire l’expression d’une idée, d’abord bien vague et bien mal précisée elle-même. Il y a long-temps que les enfants prononcent papa et maman avant d’avoir lié l’idée de ces articulations à celle de deux personnes déterminées ; et ce n’est que bien long-temps après qu’ils commencent à se rendre un compte passablement clair des rapports de leurs parents avec eux. Je ne pense pas que personne conteste cette hypothèse, ou plutôt cette démonstration; et, comme ce qui est vrai pour une idée l’est nécessairement pour toutes les autres, il est évident que l’intelligence humaine va toujours du mot à l’idée et non pas de l’idée au mot. J’ai le bonheur de pouvoir lire dans une lettre de M. de Bonald cet axiome spécieux, mais dont j’ose révoquer la vérité en doute: L’homme a pensé sa parole avant de parler sa pensé . Ce qu’il y a de certain, c’est que les animaux et les enfants, qui n’en diffèrent guère en apparence, font usage de voix et d’articulations très-indépendantes de l’exercice de la pensée; et que, dans ce qui nous concerne, ces articulations et ces voix sont devenues des signes d’idées, quoique tout le monde reconnoisse très-bien qu’elles n’en représentent point.