MANZ. 11. 0086 [Postillato] Milano, Biblioteca Nazionale Braidense
Le papier-monnaie émis par le gouvernement peut avoir une valeur indépendente de toute idée de remboursement: c'est qu'il sert à payer une dette. Tout gouvernement (de droit ou de fait) est créancier de l'impôt. Ce qui me dispense de payer cent francs en numeraire, vaut pour moi cent francs. P.S: voir à la page 140.
Il ne peut donc tomber <u>un peu au dessous de a valeur du lingot</u> comme il est dit à la page 388 du T. 2.
Il me semble qu'il y a ici équivoque. Pour que l'on ait confiance à un papier-monnaie, il faut qu'il ne depasse pas la somme réellement payable par celui qui l'a émis. Que si l'on est assez riche pour émettre avec cette condition, une quantité de papier supérieur au besoin que l'on put avoir de monnaie, ce papier pourra perdre de son prix, mais non comparativement à la monnaie métallique, ce qui était le cas des billets de la banque d'Arg. Les écus perdraient de leur valeur si l'on en fabriquait trop. Que cela soit ainsi, mais à coup sûr ils ne perdraient pas avec d'autres monnaies: il faudrait plus d'écus pour avoir du blé, peut-être (car au fond je ne comprends pas ce que c'est fabriquer trop d'écus, excepté la depense inutile de la fabrication) mais il ne perdraient pas avec les francs, par exemple. Perdraient-ils avec les louis? Mais alors cela indiquerait que le métal argent serait augmenté au délà de sa proportion actuelle avec l'or, et non qu'on >..< aurait *donné à trop [ <i>sps. a</i> trop employé] d'argent une certaine forme.
non, mai on *peut être [<i>sps. a</i> est] forcé de la recevoir en remboursement d'une créance, ce qui fait bien un cours forcé.
Ce <u>quoique</u> suppose, signifie même que <u>en principe</u> chacun a un droit illimité, <u>inconditionée</u> d'élever comme il l'entend des édifices sur son terrain, et que la sûreté publique peut légitimer la violation de ce droit. Or il n'en est pas ainsi: ce droit est limité <u>en principe</u> par la sûreté publique, et par d'autres choses; et il faut dire: comme en principe chacun n'a le droit d'élever etc. qu'en respectant la sûreté publique, la loi a le droit de borner etc. Cette inexactitude se retrouve dans un grand nombre de raisonnemens, et a pour cause un manque de fois aux principes. Comme on ne peut s'en passer on en pose à volonté, sauf à en limiter arbitrairement les conséquences. C'est comme cela qu'on fait actuellement beaucoup de philosophie, beaucoup de politique, beaucoup de tout: on reconnait, ou même l'on établit soi-même des principes, dont on arrête les conséquences ave un <u>quoique</u>, au moment que l'on veut: car en effet quel serait le moment rationnel d'ôter à un principe une partie de son efficacité?
Il ne peut donc être prouvé, comme en le suppose à la page 223, que le droit de propriété repose sur le droit de conquête; puisque c'est la société qui reconnait et consacre, pour son avantage, les propriétés territoriales, ou, comme il est dit ci-contre, ce droit existe par les conventions sociales.
Je ne conçois pas comment M.r Say ait pu discuter sérieusement les avantages et les inconveniens d'une loi inéxecutable. Comment une telle propriété pourrait-elle être gerée apres un certain laps du temps à la triosième génération, à la dixième etc.? Faudrait-il que trois-cents descendants s'intendisses pour faire ou autoriser une nuovelle édition? Comment vendre, aliéner cette propriété? Comment la partager? Enfin ce ne serait pas une injustice, ce serait une folie, à moins que pour la faire aller, on n'établi le droit d'ainesse pour les biens littèraires.
mais si l'on n'est pas d'accord, si même on ne peut se mettre d'accord sur les maximes de l'équité naturelle, comme l'auteur parait le supposer à la page 241, comment sait-il si bien ce qui peut outrager cette équité? Aurait-il pour privilège une notion assurée d'une chose sur la quelle <u>on</u> c'est-à-dire les hommes croient pouvoir se mettre d'accord? Et quelle est cette notion? Toujours la même chose: des principes qui sont et qui ne sont pas, que l'on applique et que l'on nie, que l'on affirme et dont on ne veut pas admettre l'application, des principes dont on croit pouvoir saisir l'infraction, sans les saisir eux-mêmes.
Quel droit d'autrui blesse celui qui va prendre un dos de poison acheté de ses déniers? Et pourtant, appellerez-vous attentat à la propriété l'action du premier venu qui lui arracherait ce poison?
Regarde-t-on comme plus heureux l'hôte qui vend un diné, que le voyageur affamé qui le trouve? On aurait tort; mais je ne crois pas que l'on ait ce tort. Les jugemens du publique sont plus sensés que les doctrines des gens systématiques; et une prouve en est, que ce n'est pas le public qui demande d'être empeché d'acheter pour son argent a l'étranger ce qui lui convient. Au reste <u>l'argent a sur toute autre valeur cette avantage qu'il procure par un seul échange tout ce qu'on peut désirer</u>: distinguo. Il a cet avantage sur les valeurs dont on veut faire un objet de consommation. Ce >... ...< que l'auteur eût besoin qu'on lui fit faire cette distinction; mais |[pag. 296] ce qu'il dit ici, ou la manière dont on le dit peut la faire perdre de vue. Et il est d'autant plus essentiel de l'avoir toujours sous les yeux, que l'erreur du système de la balance consiste justement à ne regarder comme avantage que la possession d'un grande quantité de moyens d'échange-immediat, sans songer que l'échange n'est lui même un avantage que parce qu'il en procure d'autres, parce qu'il fait acquerir ce dont on a besoin, non pour l'échange à l'infini, mais pour en jouir. Ils prennent le moyen, ou un moyen pour le but, et, comme il arrive toujours quan on a fait ce premier pas, ils sacrifient le vrai but au moyen.
On serait bien embarassé à tirer de ceci l'idée claire du <u>crime</u>; selon l'auteur. Est-ce l'infraction volontaire de la lois qui constitue le crime? Mais alors il y a des crimes saintes, et c'est lorsque la loi commande le mal. Cacher un homme mis hors la loi en gB, était-ce un crime? et par opposé ce que n'est pas défendu par la lois, ne pourrait-il jamais être criminel? L'idée du crime serait donc sans relation avec la justice et l'injustice? Mais alors, comment le crime résulte-t-il non de la simple commission, du simple fait, mais de la volonté d'enfreindre la lois? Et qu'est-ce-que des <u>crimes bien réels</u> dont la punition est affligeante?
Ici l'auteur me parait oublier les principes qu'il a posés et appliqués plus haut. La défense de l'exportation des chiffons, ne diminue pas le produit, ou, pour mieux dire, la production. Soit, mais ce n'est pas simplement ou même principalement comme décourageant >la production en< un genre de production que le système proibitif est condamné par lui. C'est parce qu'il donne à la production une direction forcée, contraire aux vues, toujours plus raisonnables, de l'interêt particulier etc. Ainsi on pourrait lui dire, en partant de son propre ensègnement: si les chiffons sortent, c'est qu'il convient de les vendre, et d'acheter du papier tout fait, c'est la preuve que ce sont deux affaires lucratives; enfin tous ce qu'il dit (chap. xiv) contre l'opinion qu'il y ait du désavantage à vendre a l'etranger des matières premières. Il est vrai où il dit: <u>Si les prohibitions etc. sont admissibles c'est tout au plus etc.</u>. Mais ce sont justement ces formules-là qui cachent des contradictions et qui accompagnent des idées mal assurées. Non que l'on doive tout déclarer, car pour cela il faudrait tout voir; mais il faut se rendre bien compte du point où notre science arrive. Si par le fait de l'exportation libre des chiffons, vous paieriez le papier plus cher, *la défense de [<i>parz. riscr.<] de l'exportation des matières premières peut donc être un moyen de faire avoir au consommateur, à plus bas prix, ce dont il a besoin. Ouì mais ce serait aux dépens du vendeur des chiffons. - Mais si cette raison est bonne, pourquoi n'en tenez vous pas compte?
Que de questions fait trancher avec quelques mots déplorables, l'aversion pour certaines vérités! La peur du devenir chrétien, est ici appellé pour sa part, une prudence que l'on ne saurait blamer.
Seraient obligés! ceci suppose que les étrangers auraient besoin de ces produits de l'agriculture américaine, c'est-à-dire que la demande des étrangers augmenterait en proportion de l'augmentation de ces produits. Pourquoi cela? En se multipliant indéfiniment ces produits ne pourraient ils pas dépasser la mesure du besoin, et par conséquent, de la demande.
Les produits étrangers ne l'auraient pas non plus, puisqu'ils ont payé cet impôt dans le lieu où ils ont été formés. D'ailleurs cette circonstance est tout-à-fait etrangère à la question qui est de savoir s'il est utile au bout du compte de laisser l'importation libre, sans la charger d'aucune taxe
aidée par le brévet d'invention; car le barbier n'aurait pas gagné les 24 millions s'il eût été permis à tout le monde >1de 2d'établir< de copier ses métiers sans lui donner une rétribution.
Ils vous diront que l'occasion de travailler multiplie les ouvriers, même sans multiplier les hommes, et que des bras qui demeureraient oisifs faute de travail, ou qui seraient employés à un travail inutile en produisant des objets qui ne seraient pas demandés, peuvent s'employer utilement à donner une seconde, une troisième façon à un produit dont le débouché est sûr: et c'est à cela qu'il faudrait répondre; car je crois que vous avez raison, mais pour d'autres raisons.
L'auteur ne c'est pas souvenu ici qu'il y a à l'île Maurice des colons et des esclaves. Des-lors que veut dire liberté? que veut dire indépendance? Elle ne sont que pour un petit nombre de maîtres qui ne peuvent se soutenir sans de secours européens, et qui se donnerait probablement un maître, pour ne pas cesser de l'être eux-mêmes.
Il ne l'avait pas oublié, et c'est moi qui je me suis hâté de parler avant d'avoir tout entendu.
Il faut benir cette imprudence, si elle a empeché qu'un plus grand nombre d'hommes pût s'entendre pour en opprimer d'autres.
même quand les droits pour les sucres importés seront abolis, ou considerablement diminués?