MANZ. 11. 0086 [Postillato] Milano, Biblioteca Nazionale Braidense

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7.

Ce <u>quoique</u> suppose, signifie même que <u>en principe</u> chacun a un droit illimité, <u>inconditionée</u> d'élever comme il l'entend des édifices sur son terrain, et que la sûreté publique peut légitimer la violation de ce droit. Or il n'en est pas ainsi: ce droit est limité <u>en principe</u> par la sûreté publique, et par d'autres choses; et il faut dire: comme en principe chacun n'a le droit d'élever etc. qu'en respectant la sûreté publique, la loi a le droit de borner etc. Cette inexactitude se retrouve dans un grand nombre de raisonnemens, et a pour cause un manque de fois aux principes. Comme on ne peut s'en passer on en pose à volonté, sauf à en limiter arbitrairement les conséquences. C'est comme cela qu'on fait actuellement beaucoup de philosophie, beaucoup de politique, beaucoup de tout: on reconnait, ou même l'on établit soi-même des principes, dont on arrête les conséquences ave un <u>quoique</u>, au moment que l'on veut: car en effet quel serait le moment rationnel d'ôter à un principe une partie de son efficacité?

Luogo dell'opera: III partie. Chapitre xix. Abus de banque de circulation.
Termine o passo postillato: Quoique chacun a en principe le droit d'élever comme il l'entend des édifices sur son terrain, la sûreté publique n'exige-t-elle pas que l'on borne la hauteur des maisons et qu'on proscrive les mauvaises constructions qui menaceraient la vie des hommes?