MANZ. 12. 0013 [Postillato] Milano, Biblioteca Nazionale Braidense
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Ceci est vraim<ent> par trop enfantin<.> Quoi! Si Cajus n'eut pas tenu ce discours, l'on pou<r>rait croire que Machiavel est le premier aute<ur> de cette politique détestable? etc.
Luogo dell'opera: Livre septième, § I: «Action de lèse majesté rétablie»
Termine o passo postillato: Les accusations pour cause de prétendus crimes de lèse-majesté étoient l’invention la plus commode pour livrer à la merci des empereurs et les personnes et les biens de tout ce qu’il y avoit de plus illustre dans Rome. […] Il fit dans le sénat un grand éloge de Tibère, lui qui jusque-là avoit toujours pris plaisir et à le dècrier lui-même, et entendre les autres en dire tout sot de mal. […] Il introduisit ensuite Tibère qui lui adressoit la parole, et qui approuvoit son discours en ces termes: « […] Aucun des hommes n’obéit volontiers. Ils font leur cour au plus fort, tant qu’ils le craignent: s’ils croient pouvoir le mépriser impunément, ils ne manquent pas l’occasion de se venger.» On voit que Machiavel n'est pas le premier auteur de cette politique détestable qui n'établit la sûreté du prince que sur l'oppression des peuples, et qui aux liens de l'affection et du devoir substitue la terreur et la violence, et conséquemment une inimitié reciproque et implacable.