Lettera n. 717

Mittente
Manzoni, Alessandro
Destinatario
Fresne, Marcellin de
Data
15 novembre 1843 (15 9.bre 1843)
Luogo di partenza
Milan
Luogo di arrivo
Paris
Lingua
francese, latino
Incipit
ma date vous annonce un déplacement
Regesto

Alessandro Manzoni spiega a Marcellin de Fresne le recenti condizioni che lo costringono ad accordare uno sconto maggiore ai librai sulla edizione illustrata dei Promessi sposi e, alla luce di questo cambiamento, chiede un consiglio sul partito da prendere con l'editore Baudry, con il quale ha pattuito accordi differenti.

Note

Il riferimento a uno sconto «jusqu'à 50 pour cent, sur le prix de 75 c.es» è una svista che Manzoni corregge nella successiva lettera a Marcellin de Fresne del 19 dicembre 1843: «c'est sur le prix de 35 et non de 75 c.es que j'ai porté la remise à 50%» (vd. lettera n. 718).

Testimoni
  • (copia) Milano, Biblioteca del Centro nazionale di studi manzoniani, 1843/406
Edizioni
  • PARENTI 1945, p. 366.
  • ARIETI-ISELLA 1986, lettera n. 717, vol. II, pp. 317-319, note alla p. 834.
Opere citate

Storia della colonna infame; I promessi sposi

+ Testo della lettera

Cher et excellent ami,

ma date vous annonce un déplacement qui serait bien triste pour moi, s'il ne m'avait fait retrouver des enfants et quelque ami. Des rues au lieu d'un lac; des barrières, au lieu de collines et de montagnes, et pour surcroît, des affaires au lieu de causeries. Vous allez en avoir votre part, heureusement très petite cette fois, ce dont je vous fais excuse. Je viens vous demander des conseils, et au besoin, une décision. Des circonstances, dont je vais vous parler, m'ont pour ainsi dire, forcé à augmenter la remise aux libraires, pour la vente ultérieure de mon livre. Or, ce changement n'impose-t–il pas quelque devoir envers M.r Baudry? et quel devoir? voilà sur quoi je sollicite plus que votre avis. Mais d'abord, écoutez mon historique, et mon plaidoyer, puisque vous êtes cotistitué juge.
Selon les calculs approssimatifs, et même, en partie hypothétiques, que me présentaient mes éditeurs dans le courant de l'impression, la vente par livraisons devait couvrir mes frais presque en entier, ce qui me tenait ferme dans la résolution de ne pas augmenter la remise aux libraires. A présent, des comptes non parfaitement liquidés, mais plus explicites, me font entrevoir un découvert de 25 à 30000 frs. Il me reste de 4 à 3000 exemplaires; mais le prix est un obstacle insurmontable à la vente. Libraires et amateurs sont persuadés que je serai contraint de le baisser. Vous savez que les conjectures de tout le monde deviennent souvent des ordres; et c'est bien le cas, puisque cette persuasion arrête les achats et les commissions. Seul, j'aurais tenu bon, tout comme à rester à la campagne; et pour vingt mille francs, j'aurais droit de pester contre un public qui m'achète pourvu que ce ne soit pas moi qui me vends; monarque et père (car vous voyez que je reviens de Moscou), j'ai dû aviser et prendre conseil. Je n'ai reçu que celui auquel je m'attendais, c'est à dire qu'il faut augmenter la remise pour intéresser les libraires au débit; et, pour obtenir l'effet, on a trouvé indispensable de la pousser jusqu'à 50 pour cent, sur le prix de 75 c.es. J'ai remis à mon fils aîné toute l'administration de l'affaire; et il a déjà pris des arrangements sur ce pied avec quelques libraires; mais avec la condition expresse de ne pouvoir annoncer l'ouvrage à un prix moindre de celui d'abonnement; permis à eux de se régler comme ils l'entendront pour la vente au détail. Après cela, mantenir la règle convenue avec M.r Baudry pour cette même vente déviendrait summum jus, summa injuria; voilà qui n'est pas une question. Je prie donc mon fondé de pouvoirs de lui faire une déclaration expresse de renonciation à cette clause, sans toucher à celle qui regarde l'annonce. Mais cela suffit–il? et n'y aurait–il pas quelque devoir de lui faire une augmentation quelconque de remise, pour les exemplaires non encore vendus?
A cela, moi, partie intéressée, je me réponds: que le contrat avec M.r Baudry est aussi une transaction, que sur l'exécution de ce contrat, j'ai renoncé à une partie du prix antérieurement convenu pour les premiers 100 exemplaires, ce qui a fait une différence de 350 frs.; que, à la requête de M.r Baudry, et pour cette seule cause, j'ai fait imprimer 2000 nouveaux prospectus, qui lui ont été expédiés; que l'autorisation pour la réimpression de la colonna infame a fait partie du contrat; que je lui ai laissé faire une nouvelle réimpression de mes autres ouvrages, sans l'obliger de traiter avec moi, ce que j'aurais pu faire après avoir été éclairé par vous, sur la possibilité d'acquérir le droit d'auteur en France, même pour des ouvrages déjà imprimés ailleurs; que même sur la remise que nous avons faite à M.r Baudry, il y a de la marge pour une diminution de prix dans la vente au détail sans perte; enfin que l'envoi d'exemplaires en France par d'autre libraires, et par suite une concurrence dans ce pays sont très–peu probables. Mais la conclusion de tout cela est et doit être que si vous croyez que notre délicatesse (car la vôtre et la mienne sont inséparables en cela, et la vôtre peut-être éclairée par des données qui me manquent) exige une augmentation de remise, la décision que je vous invite, et au besoin vous requiers de porter sur ce point, sera une loi pour moi. En traitant avec M.r Baudry, vous avez pu voir jusqu'à quel point mon intention à lui connue, de ne pas favoriser une diminution de prix pour des exemplaires de remise, a pu contribuer à le déterminer à la transaction: j'ai dit mon intention, car quoique je la crusse moi–même immuable, je ne l'ai jamais manifestée que comme une simple intention, et par conséquent toujours libre.
Adieu, cher ami, vous seriez-vous jamais attendu à voir pousser encore une petite queue de cette affaire pour laquelle vous vous êtes donné tant de mal? Pardon, cher ami; et si vous vous fâchez de cela, je vous dirai, pardon du pardon. Je vous aime, honore et embrasse, le tout de tout mon coeur.
Alexandre Manzoni