Lettera n. 699

Mittente
Manzoni, Alessandro
Destinatario
Fresne, Marcellin de
Data
[1 giugno 1843] (juin 1843.)
Luogo di partenza
Milan
Luogo di arrivo
Paris
Lingua
francese, latino
Incipit
Il y a eu du malentendu
Regesto

Alessandro Manzoni spiega a Marcellin de Fresne di avere equivocato la richiesta circa le dediche alle quali non ha apposto la propria firma ma soltanto la dicitura de la part de l'auteur. Lo scrittore è lieto che per riparare all'errore l'amico abbia aggiunto alla formula l'iniziale "M.". Inoltre, Manzoni informa il De Fresne che ha inviato nuovamente all'editore Baudry alcune dispense del romanzo che si erano deteriorate durante la precedente spedizione (vd. lettera n. 696) e che lo stesso editore gli ha annunciato il progetto di dare alle stampe la sua opera completa. Infine, lo mette al corrente delle richieste che ha ricevuto dal marchese di Montgrand, da Londra e da Monaco per i clichés delle illustrazioni dei Promessi sposi e spiega le difficoltà logistiche ed economiche che gravano su un simile affare.

Note

La copia reca la data del 17 giugno, ma già Parenti la assegnava al primo del mese. Arieti conferma questa ipotesi sulla scorta della lettera di Manzoni a Marcellin de Fresne del 3 giugno 1843 (vd. lettera n. 700) a questa successiva (vd. ARIETI-ISELLA 1986, vol. II, p. 822).

Testimoni
  • (copia) Milano, Biblioteca del Centro nazionale di studi manzoniani, 1843/385
Edizioni
  • PARENTI 1945, p. 356.
  • ARIETI-ISELLA 1986, lettera n. 699, vol. II, pp. 294-296, note alle pp. 822-824.
Opere citate

I promessi sposi

+ Testo della lettera

Cher et excellent ami,

Il y a eu du malentendu; j'ai cru que vous me donniez le choix entre la formule de la part de l'auteur, et le nom; et j'ai choisi la première, comme la plus usitée; car pouvais–je m'imaginer l'importance qu'une aveugle amitié donnerait à ce nom? Vous avez trouvé la manière de lui donner de la valeur à mes yeux; et je suis heureux d'accepter cette M.
J'ai envoyé par une occasion particulière à M.r Baudry les premières feuilles de remplacement; j'espère en avoir trouvé une autre pour les secondes et dernières. Il m'a écrit pour me donner avis d'une nouvelle édition qu'il fait de mon opera omnia. Je ne sais trop que lui répondre sur un projet qui ne peut me faire plaisir, et dont pourtant je n'ai aucun droit de me plaindre. Je crois que je lui dirai cela même. A propos d'éditions, vous l'avez en dormant, Monsieur, échappé belle. M.r de Montgrand à qui, par parenthèse, je n'ai pas oublié de demander par anticipation les 3 exemplaires, m'a écrit, pour me demander, au nom des libraires avec qui il traite pour sa nouvelle traduction, si j'étais disposé à vendre les clichés de mes vignettes. Une même demande m'avait été faite, à différentes époques, de Munich d'abord, et ensuite de Londres; mais comme l'art du clichage en est encore aux essais chez nous, j'avais répondu que, pour le moment, je n'étais pas en mesure, et que, le cas échéant, je me reservais d'offrir moi même ce que l'on me demandait. Après la lettre de M.r de Montgrand, je me suis adressé, quoique avec peu d'espoir, au seul établissement de clichage que nous avons; on s'était d'abord flatté de réussir; mais, après expériences, on m'a dit franchement que l'on ne pourrait s'engager à reproduire avec la precision voulue des dessins d'un travail aussi délicat. Alors il m'est venue une pensée traîtresse: Si je faisais venir un clicheur de Paris, ou, ce qui vaudrait bien mieux, j'envoyais à Paris les bois, pour y être clichés; à ce Paris, où j'ai un ami qui est parvenu à me faire perdre toute habitude d'égards, de discrétion, de pudeur, un ami à qui j'oserais dire: trouvez–moi la personne à qui confier cette entreprise? Heureusement la réflexion que cela ne pouvait convenir pour le placement d'une seule collection de clichés, et que c'était une affaire trop pleine d'embarras et de chances que de faire marcher de front, à de telles distances, trois négociations dépendantes les unes des autres, cette réflexion est venue immédiatement chasser la pensée traîtresse, malhonnête, outrecuidante; et j'ai écrit à M.r de Montgrand à peu près ce que je viens, de vous dire. Sic te servavit Apollo. Je n'avais pas été aussi prudent dans une autre occasion. Un commis–voyageur de M.r Gosselin me demanda ces mêmes clichés, il y a, je crois, deux ans; et comme il y avait alors, ici une personne qui croyait pouvoir les faire, j'entrai hardiment en négociation avec le voyageur, au point que nous en vînmes à parler du prix. Je dis 25 frs; il se récria; je l'invitai à faire lui-même une proposition; il me répondit qu'il en référerait à M.r Gosselin et que, aussitôt la réponse venue, il ne manquerait pas de me la communiquer. Je ne l'ai pas revu, et fort heureusement, car la personne sur laquelle je comptais (assez légèrement, puisqu'elle n'avait pas pris un engagement formel avec moi), n'a pas continué son établissement; et si j'avais pris, moi, cet engagement formel, j'aurais dû le tenir à tout prix. A quoi bon toute cette histoire? allez–vous dire. Vous allez voir; c'est une rancune italienne, c'est pour répondre à une critique contenue dans la lettre à vous adressée le 17 nov.e 1842, par M.r Baudry: «M.r Manzoni, y est-il dit, aurait dû écouter les propositions, qui lui ont été faites à cet égard, et les accueillir, en vendant à un prix raisonnable les clichés de ses gravures, ainsi que l'ont fait les éditeurs de l'histoire de Napoléon, de Gilblas, de don Quichotte... ». Or c'est justement 25 francs que ces derniers clichés ont été vendus de Paris à Milan, à ce que m'a assuré mon éditeur; et vous avez vu que je me suis montré disposé à rabattre même de ce prix, que je n'avais que trop écouté les propositions qui m'avaient été faites, et que ce n'est pas ma faute, mais bien plutôt l'effet d'une heureuse étoile, si elles n'ont pas eu de suite. Comptez que j'aurais d'aussi bonnes réponses à faire aux autres critiques de M.r Baudry, qui connaît sans doute à merveille les affaires, mais qui ne connaît pas aussi bien les détails de la mienne.
J'ai reçu les deux lettres contenant des remercîmens aussi aimables qu'indus; dois–je les rétorquer directement, ou suffit–il de vous prier d'exprimer mes sentimens à MM.rs Gauthier et Varcollier, en leur disant que la bonté qu'ils ont eue d'accepter ce pauvre exemplaire, ne fait qu'ajouter à ma reconnaissance?
Adieu, mon cher, digne et excellent ami; je ne vous repéterai pas combien je vous aime et honore; mais je vous embrasse, en vous repétant que j'espère toujours vous embrasser réellement dans peu.

Manzoni