Lettera n. 679
- Mittente
- Manzoni, Alessandro
- Destinatario
- Fresne, Marcellin de
- Data
- 7 gennaio 1843 (7 janvier 1843)
- Luogo di partenza
- [Milan]
- Luogo di arrivo
- Paris
- Lingua
- francese
- Incipit
- Il y a quelque chose dans votre lettre
- Regesto
Manzoni accoglie con gioia la notizia di un viaggio in Italia che Marcellin de Fresne progetta di fare insieme al figlio. Lo scrittore ringrazia l'amico per avergli spedito con la lettera del 28 dicembre la copia del contratto stipulato con Baudry per la salvaguardia del proprio diritto d'autore riguardo alla vendita in Francia dei Promessi sposi. Manzoni è rammaricato del fatto che l'editore parigino espliciti i termini della proprietà autoriale e della propria esclusiva nella vendita in Francia dell'edizione soltanto per la Colonna infame e non anche per i Promessi sposi. Infine, afferma di non poter sostenere il progetto di traduzione della Colonna promosso da Baudry in quanto ha già concesso il proprio benestare al marchese di Montgrand.
- Testimoni
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- (copia) Milano, Biblioteca del Centro nazionale di studi manzoniani, 1843/348
- Edizioni
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- PARENTI 1945, p. 337.
- ARIETI-ISELLA 1986, lettera n. 679, vol. II, pp. 273-275, note alle pp. 810-811.
- Opere citate
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Storia della colonna infame; I promessi sposi
Il y a quelque chose dans votre lettre toute bonne du 28 Décembre, qui m'a ranimé. Vrai? nous pourrions espérer de vous voir, dans l'année, avec cet enfant déjà si intéressant à tant de titres? voila de riches étrennes pour moi, et pour tout ce qui tient à moi. Ce ne sera pas seulement une chère et respectable connaissance que je reverrai; je verrai un ami; l'absence joue rarement de ces tours–là. Je ne sais comment je m'étais imaginé, lorsque je vous écrivis ma première lettre, que vous, ou quelqu'un de votre part m'avait déjà donné une telle espérance. J'ai vu après que je m'étais trompé; mais à présent j'aime à croire que c'était un pressentiment, allons, mon ami, ne soyez pas de votre siècle; tenez plus que vous n'avez promis.
Je profite de l'entrain que vous m'avez donné pour vous parler de nos affaires; et d'abord, en train ou non, je devrais au moins vous remercier du double du traité, que j'ai reçu et qui est à merveille. Je regrette beaucoup que M.r Baudry ne veuille pas faire pour l'édition des Promessi sposi la même déclaration que pour la Colonna infame. Cela pourtant n'affaiblirait en rien sa protestation, puisque indipéndamment du droit que j'ai réclamé, cette déclaration serait fondée sur celui qui est acquis, par le fait de l'édition même, et ce ne serait que l'application naturelle de l'article 1.er du traité, où l'autorisation est donnée, et la substitution faite également pour les deux ouvrages. Enfin pourquoi n'aimerait–il pas mieux que son édition perdit toute couleur de réimpression faite malgré l'auteur? au reste cela dépend de lui.
Je ne m'explique pas pourquoi il s'imagine que je puisse lui en vouloir pour la traduction qu'il fait faire de la Colonna infame. M.r de Montgrand m'ayant montré un empressement très–obligeant pour moi, de faire cette traduction, et moi lui ayant montré une reconnaissance bien naturelle (tout en cherchant à l'en décourager) je ne pourrais, certes, prendre part à une autre entreprise sur ce sujet, et il est même naturel que je souhaite qu'il n'y en ait pas. Mais de quel droit, s'il–vous–plaît, pourrais-je prétendre que ce sentiment, qui m'est, et me doit être tout personnel devint une règle et un obstacle pour d'autres? Je vous remercie d'avoir détrompé d'avance M.r Baudry là–dessus. Mais pourquoi persiste–t–il à me supposer des dispositions hargneuses envers lui? Sans cesser d'être mon rival, il est mon associé; je n'ai pour lui que les sentimens, qui sont naturels à cette dernière relation, et je souhaite sincèrement qu'il en soit de même de sa part. Au reste, la brochure en question a, entre autres inconvéniens, celui très–grave de ne pas être ce que l'on s'était imaginé. On s'attendait à une oeuvre d'imagination; et ce n'est que de la petite histoire, où l'auteur n'a mis du sien que du raisonnement. C'est pour cela que j'aurais voulu décourager M.r de Montgrand, et que j'ai peur que M.r Baudry ne s'en veuille lui, même d'avoir songé à lui faire concurrence. En supposant que vous verrez M.r Baudry à votre retour, à cause de ce qui, à votre départ, était encore en suspens, relativement aux 104–96 premiers exemplaires, je vous prie (sans vous faire remarquer que c'est une liberté que je prends) de lui dire que je n'ai pas bien compris si les 200 doivent être expédiés avec les couvertures à chaque double livraison, ou si ce n'est que les feuilles déliées, qu'il désire avoir.
Me voici au but d'une longue lettre, dans laquelle, comme à l'ordinaire, il n'a presque été question que de mes affaires, et d'affaires que l'amitié seule peut vous empêcher de trouver bien misérables toutes les fois qu'il vous souvient de celles que vous avez eu à traiter. Que je termine au moins, par où j'ai commencé, en vous redisant combien il m'est doux d'espérer que je pourrai vous embrasser en réalité, et vous dire autrement que par écrit combien je vous aime, je vous honore, et je suis fier de vous être obligéAlexandre Manzoni
P.S. — Tout à fait de mon haut, comme je vous le disais dans mon dernier billet. Je ne supposais pas que la loi pût subir une telle interprétation. Mais il faut baisser la tête à deux autorités, dont chacune suffirait bien. Il est heureux que ces décisions soient venues après le traité, qui ainsi a pu être fait en toute bonne foi même légalement parlant; car pour ce qui est de la justice, je n'ai aucune inquiétude ni pour vous, ni pour moi. Quant à poursuivre, dans le cas d'une autre contrefaçon, je vous avoue que je ne m'y sens pas fort disposé: je n'y aurais même jamais songé pour la première, si elle n'eût pas été faite par celui qui était chargé de la vente de mon édition, et mês me si, faite par lui, elle ne fût venue qu'après l'achèvement de ma dite édition, et sans que celle-ci fût sacrifiée à une autre spéculation. J'avais pensé, le cas échéant, d'écrire à M.r B. que s'il poursuit à ma place, la cession que je lui ai faite s'entendra, par cela même, prorogée à quatre autres années.
J'attends toutefois, vos réflexions là–dessus. Qu'alliez–vous faire dans cette galère? adieu cher et indulgent ami.