Lettera n. 409

Mittente
Manzoni, Alessandro
Destinatario
Montgrand, Jean-Baptiste-Jacques-Guy-Therese, marquis de
Data
22 dicembre 1832 (ce 22 dec.bre 1832)
Luogo di partenza
Milan
Luogo di arrivo
Saint-Menet près Marseille
Lingua
francese
Incipit
Ces chers Fiancés sont arrivés
Indirizzo
A Monsieur | M.r le Marquis de Montgrand | S.t Menet | près Marseille
Regesto

Manzoni ringrazia il marchese di Montgrand del dono delle copie della traduzione dei Promessi sposi e lo informa sul suo attuale lavoro intorno alla questione della lingua italiana.

Testimoni
  • (originale) Marseille, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Archives de la famille de Montgrand, 197 J 59
    (Timbri postali: «[ITALIE | PAR] | ANTIBES»; «MARSEILLE | 29 | DEC. | [1832]»; «TS»; «8»; «LT»; «MILANO | DICEMBRE 22»)
Edizioni
  • MONTGRAND 1877, p. viii (riproduzione in facsimile dell'autografo. Non si tratta dell'autografo custodito a Marsiglia tra le carte di Montgrand ma di un autografo diverso, di contenuto identico perfino nelle correzioni, cfr. CARTEGGI LETTERARI 2016, p. 650).
  • SFORZA 1882-1883, vol. I, p. 463.
  • ARIETI-ISELLA 1986, lettera n. 409, vol. I, pp. 684-685, note alla p. 1008.
  • CARTEGGI LETTERARI 2016, lettera n. 252, pp. 648-650.
Opere citate

Della lingua italiana; I promessi sposi

+ Testo della lettera

Monsieur,

Ces chers Fiancés sont arrivés, à travers la peste et tous les obstacles qu'elle entraine; frais pourtant, et avec leur bel habit de noces très-bien conservé; et ils ont été accueillis comme ils le méritent. L'exemplaire que vous avez voulu parer même extérieurement, reste dans ma famille comme une tentation d'orgueil, mais aussi comme un souvenir de reconnaissance: l'autre court le monde, pour satisfaire l'envie d'autres envieux: et par ce qui m'en est déjà revenu, je vois (je dirais presque, sans plaisir; tant je m'y attendais) que l'on trouve, comme moi, que vous avez parfaitement réussi à faire ce que vous aviez bien voulu vous proposer, c'est-à-dir[e] à faire passer l'esprit de l'ouvrage dans votre heureuse langue. Recevez, Monsieur, mes vifs et sincères remercîmens. Je n'ai pas encore eu le plaisir de voir MM.rs Taverna, depuis que je leur ai fait remettre l'exemplaire qui leur etait destiné.
Si quelque chose pouvait me redonner l'envie d'entreprendre un roman, ce serait, Monsieur, la bonne et bienveillante disposition que vous montrez, | de lui donner une seconde vie, comme aux Fiancés. Mais hélas! ce n'est pas sur des fictions que je travaille à présent; mais sur des vérités bien niaises, et qui ne peuvent avoir d'importance qu'en Italie, justement parce qu'elles y sont, ou me semblent y être, non pas contestées, mais méconnues, par la faute de systèmes ennemis, qui sont pourtant d'accord à resoudre sans elles une question dont elles peuvent seules donner la solution. En un mot, c'est notre vieille et déplorable question de la langue qui m'occupe actuellement. Vous voyez d'avance, que tout ce que la bonté d'un étranger pourra faire de plus héroique pour l'ouvrage qui en résultera, sera de le lire.
Veuillez, Monsieur, agréer l'expression de mon affectueuse reconnaissance, et des sentimens de la plus haute considération, avec laquelle j'ai l'honneur d'être

Votre très-humble et très-obéissant serviteur
Alexandre Manzoni