Lettera n. 174
- Mittente
- Manzoni, Alessandro
- Destinatario
- Fauriel, Claude
- Data
- 10 dicembre 1822 (ce I0. Xbre 1822.)
- Luogo di partenza
- Milan
- Luogo di arrivo
- Paris
- Lingua
- francese, italiano, latino
- Incipit
- Vous avez donc supposé que votre lettre
- Indirizzo
- A Monsieur | M.r Ch. Fauriel | rue des vieilles Tuileries n.o 22. au coin de la rue S.t Maur | à Paris
- Regesto
Manzoni accoglie con favore il progetto di Fauriel di fargli visita in Italia e dà all'amico alcuni suggerimenti riguardo allo smercio e alle donazioni degli esemplari della traduzione delle tragedie. Propone una correzione alla Lettre a Chauvet.
- Testimoni
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(originale)
Milano, Biblioteca Ambrosiana,
S.P.29, n. 45
(Timbri postali: «MILANO»; «T. S.»; «L. T.»; «Décembre | 23 | 1822»)
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(originale)
Milano, Biblioteca Ambrosiana,
S.P.29, n. 45
- Edizioni
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- DE GUBERNATIS 1880, p. 345.
- SFORZA 1882-1883, vol. I, p. 260.
- SFORZA 1912-1921, vol. II, p. 68.
- ARIETI-ISELLA 1986, lettera n. 174, vol. I, pp. 292-298, note alle pp. 844-846.
- BOTTA 2000, lettera n. 76, pp. 394-400, note alle pp. 400-405.
- Opere citate
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Adelchi; Il Conte di Carmagnola; Lettre à M.r C*** sur l'unité de temps et de lieu dans la tragédie
Un mot sur Adelchi; et ce sera, j'espère[,] le dernier. Vous devez avoir reçu ma lettre où je vous faisais part de sa pubblication anticipée bien contre mon gré. Mais je me flatte, je crois même fermement qu'elle n'aura contrarié en rien vos dispositions; puisqu'elle n'a pas dévancé l'époque convenue du 20. 8bre. D'ailleurs les livres circulent si lentement en Italie que je ne suppose même pas qu'un exemplaire puisse en être sorti à cette heure. J'attends toujours une occasion pour vous faire tenir votre exemplaire, et deux autres dont l'un pour notre cher Cousin, et l'autre pour M.r Planta. Pour vous, je souhaite bien vivement de n'être plus à temps de vous l'envoyer. Vous pouvez juger si je desire de voir de mes yeux Adelchi | et son frère ainé vestiti dal dì delle feste, et de trouver mes ébauches d'idées redressées, perfectionnées, embellies dans votre style. Puisque vous avez bien voulu mettre quelques exemplaires à ma disposition, outre les deux aux quels j'avais deja pris la liberté de donner une destination, je vous prie sans compliment d'en envoyer six par la diligence, aussitôt que l'édition sera publiée, à la même adresse par la quelle votre dernière lettre m'est parvenue: il ne sera pas nécessaire d'ajouter mon nom, car je ferai prévenir la personne qui voudra bien les recevoir. En même temps, comme je souhaiterais fort que ce cher livre pût circuler librement ici, quand ce ne serait que pour dire: il se vend, à ceux qui s'adresseront à moi pour l'avoir; et puisque vous me dites que votre libraire fait des expeditions par-tout, je vous prie de faire en sorte que les exemplaires que l'on voudrait envoyer à Vienne soient des premiers expédiés. Voici pourquoi: l'admission ou le rejet des livres imprimés à l'étranger, dans une langue étrangère ne sont pas du ressort de la censure de Milan: on lui envoye à des périodes fixes un catalogue de Vienne avec les qualifications respectives, dont elle fait l'application aux livres qui lui sont présentés. Si un ouvrage n'est pas porté sur cette liste, il faut alors envoyer à Vienne, non le titre, mais l'ouvrage même pour qu'il y soit soumis à la censure: c'est comme vous voyez un retard considérable, que je voudrais éviter par le moyen d'une expédition prompte à Vienne. J'ai toujours crû, je crois encore que ce livre ne souffrira pas la moindre difficulté; mais quelque exemple récent m'a donné sur la possibilité des refus en général, des idées qui autrefois m'auraient paru exagérées, même étranges. P. e. un libraire d'ici ayant démandé la permission de publier une traduction des Lettres de quelques Juifs par l'abbé Guénée, n'a pu l'obtenir: ayant fait demander à Vienne le motif du refus, on lui a fait répondre que cet ouvrage contenait des choses contraires aux lois existantes. Je connais un peu ce livre, et je vous avoue que j'ai de la peine à déviner par quel côté un telle qualification peut lui être appliquée, quand ce ne serait par ce qui s'y trouve contre les lois féodales, pour expliquer, et démontrer probable la propriété contestée des Juifs à une certaine époque. Cela m'a fait ressouvenir que dans ma lettre a M.r Ch[auvet] il y a un mot sur la féodalité: si par quelque hasard, l'impression avait avancé lentement, et n'était pas encore arrivée à ce passage, il ne serait pas mal de faire disparaitre ce petit mot: quand ce ne serait que pour éviter au censeur qui a approuvé ici ma lettre le désagrément d'un damnatur, que je lui épargnerais volontiers, pour lui d'abord, et ensuite parce que l'effet immanquable de ce désagrément serait de le rendre encore plus difficile et cauteleux pour l'avenir. Si le passage est imprimé, comme il est probable, n'y pensons plus, et qu'il aille à la garde de Dieu: autrement je vous propose une correction, que j'ai préféré de faire comme j'ai pu, plus tôt que d'avoir l'indiscretion de vous en charger dans cette occasion. C'est vers la fin, dans l'alinéa qui commence par: Le regne des erreurs grandes et petites etc. Voici la correction:
«Le regne des erreurs grandes et petites me semble avoir deux périodes bien distinctes. Dans la première, c'est comme étant la vérité qu'elles triomphent: elles sont admises sans discussion, préchées avec assurance, on les affirme et on les impose; on en fait des règles et l'on se contente de rappeler sans aucun raisonnement à l'execution de ces règles ceux qui s'en écartent dans la pratique; si quelqu'un est assez hardi pour les récuser, pour les attaquer, on est quitte pour dire qu'il ne mérite pas de réponse. Mais peu à peu ces hommes qui ne méritent pas de réponse, augmentent en nombre; ils en veulent une absolûment, et ils font tant de bruit, que l'on ne peut plus faire semblant de ne pas les entendre, de ne pas croire à leur existence; il n'est plus permis de dire qu'on les a confondus quand on les a appelés des hommes à paradoxes. Alors il parait des écrivains (et par je ne sais quelle fatalité, ce sont toujours des hommes d'esprit) qui par des argumens auxquels personne n'avait songé, vous prouvent que la chose dont on conteste la vérité est d'une utilité incontestable; qu'il ne faut pas en examiner le principe à la rigueur, que dans la guerre qu'on lui fait il y a quelque chose de léger, même de pueril, que les raisons qu'on entasse pour en | démontrer la fausseté, sont d'une évidence vulgaire, presque niaise; ils vous disent qu'il ne faut pas s'arrêter là; qu'il faut chercher dans la durée de cette opinion les raisons de sa convenance, et dans l'heureuse application qu'en ont fait des hommes qui valaient mieux que les gens de maintenant la preuve de son utilité. Quand elles en sont à cette seconde époque etc.»[.]
L'espace me manque pour vous faire de nouvelles excuses de ce nouvel ennui; mais je me console en songeant que bientôt vous pourrez m'en gronder en personne.