Lettera n. 111
- Mittente
- Manzoni, Alessandro
- Destinatario
- Fauriel, Claude
- Data
- 25 marzo 1816 (ce 25. Mars 1816.)
- Luogo di partenza
- Milan
- Luogo di arrivo
- Paris
- Lingua
- francese
- Incipit
- Je ne sçais, mon cher ami, si vous avez reçu
- Indirizzo
- À Monsieur | Monsieur Ch. Fauriel | rue verte, vis-à-vis la petite rue Verte | N.o 30. | à Paris
- Regesto
Manzoni ricorda con nostalgia il tempo trascorso in compagnia dell'amico; dà notizie sulla sua salute e sulla composizione de' Il Conte di Carmagnola che intendeva dedicargli e gli invia un'altra copia degli Inni sacri.
- Testimoni
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- (originale) Milano, Biblioteca Ambrosiana, S.P.29, n. 29
- Edizioni
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- DE GUBERNATIS 1880, p. 306.
- SFORZA 1882-1883, vol. I, p. 137.
- SFORZA 1912-1921, vol. I, p. 361.
- ARIETI-ISELLA 1986, lettera n. 111, vol. I, pp. 155-159, note alle pp. 781-782.
- BOTTA 2000, lettera n. 52, pp. 196-200, note alle pp. 200-206.
- Opere citate
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Il Conte di Carmagnola; Inni sacri
J'ai presque honte de vous parler de projets litteraires, apres en avoir tant conçu et executé si peu, mais cette fois j'espère achever une tragedie que j'ai commencé avec beaucoup d'ardeur et d'espoir de faire au moins une chose neuve chez nous. J'ai mon plan, j'ai partagé mon action, j'ai versifié quelque scene, et j'ai même préparé dans ma tête une dedicace à mon meilleur ami: croyez vous qu'il l'acceptera? Le sujet c'est la mort de François Carmagnola; si vous voulez vous rappeller son histoire avec détail, voyez-la à la fin du huitieme volume des Rep[ubliques] Italiennes de Sismondi. L'action commence par la declaration de guerre des Venitiens au duc de Milan (pag. 378.) et se termine par la mort de Carmagnola qui est decrite à la fin du volume. Elle tient une espace de six ans; c'est un fort soufflet à la regle de l'unité de tems, mais ce n'est pas vous qui en serez scandalisé. | Apres avoir bien lu Shakespeare, et quelque chose de ce qu'on a écrit dans ces derniers tems sur le Theatre, et apres y avoir songé, mes idées se sont bien changées sur certaines reputations, je n'ose pas en dire davantage, car je veux tout-de-bon faire une Tragedie, et il n'y a rien de si ridicule que de médire de ceux qui en ont fait, et qui passent pour des maitres de l'art. Mais que de peine on a pris souvent pour faire mal! pour écarter de choses belles et grandes qui se presentaient naturellement, et qui n'avaient d'autre inconvenient que de ne pas être conformes au systeme êtroit et artificiel de l'auteur! Quel êtude pour ne faire parler les hommes ni comme ils parlent ordinairement, ni comme il pouraient parler, pour écarter la prose et la poesie, et pour y substituer le langage rhetorique le plus froid et le moins adapté à produire des mouvements sympathiques! Je me tais, mais si je pouvais m'entretenir avec vous la-dessus, je suis presque sur que je n'aurais pas à réformer mes idées, mais que vous me fourniriez de nouveaux et profonds raisonnement en faveur de mon opinion. | Si le paquet dont je vous ai parlé au commencement de ma lettre vous est parvenu, vous aurez deja lu les hymnes dont je vous envoye une copie: agréez toujours celle-ci, elle a êté destinée pour vous, et j'aurai du vous l'envoyer dans un êtat un peu plus propre, mais j'y ai songé justement quand il n'êtait plus tems. Ne prenez pas, je vous prie, mauvaise idée de notre Typographie sur cette méchante édition; j'ai cru devoir faire imprimer ces vers chez un libraire que je frequentais beaucoup, et qui en fait d'imprimerie n'est assurément pas le plus élegant. J'ai tâché de ramener à la réligion ces sentiments nobles grands et humains qui découlent naturellement d'elle, je ne sçais pas si j'y ai reussi: au reste ce n'est qu'un commencement, et si je peux, mon projet est d'en faire encore une douzaine en célebrant les solemnités principales de l'année.