MANZ. 11. 0062 [Postillato] Milano, Biblioteca Nazionale Braidense

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1.

Oh l'étrange paralogisme! Certes, si une seule classe d'ouvriers produisait dix fois plus qu'on ne peut consommer, cette classe-là vendrait très-mal. Mais dans l'hypotèse de l'auteur, <i>tous</i> se trouvant dans la même condition, <i>personne</i> ne vendrait mal. <i>Chaque ouvrier aurait à vendre comme dix, et à acheter seulement comme un</i>. C'est ça; mais cet <i>un</i> à qui le demandarait-il? A d'autres qui auraient ègalement à <i>vendre comme dix</i>, et qui, par conséquent, n'auraient pas plus que lui le pouvoir, ni l'envie de surfaire. Chacun obtiendrait facilement l'<i>un</i> dont il aurait besoin, et l'on gaspillerait en commun les neuf dixièmes de trop: voilà tout.

Luogo dell'opera: Livre second, chapitre iii. Augmentation des besoins de l'homme social, et bornes de la production
Termine o passo postillato: Ensuite, les besoin de l’homme qui travaille sont nécessairement fort bornés. D’après la multiplication prodigieuse des pouvoirs productifs du travail, on aurait bientôt pourvu, avec les forces de toute la société, à sa nourriture, à son logement, à son vêtement. Si la nation entire travaillait comme font les seuls manouvriers; si par conséquent elle produisait dix fois plus de nourriture, de logement, de vêtement que chacun d’eux n’en peut consommer, se figure-t-on que la part de chacun en serait meilleure? Bien au contraire. Chaque ouvrier aurait à vendre comme dix et à acheter seulement comme un: chaque ouvrier vendrait d’autant plus mal, et se trouverait d’autant moins en état d’acheter; et la transformation de la nation en une grande manufacture d’ouvriers productifs constamment occupés | [80] loin de causer la richesse, causerait la misère universelle.